Le mardi 21 octobre, au CLYC (Centre de Langues Yves Châlon – Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy), des étudiants d'arabe et de Master Métiers du tourisme et de la traduction ont eu la chance de partager un moment privilégié avec Najwan Darwish. La discussion s’est déroulée en français, en anglais et en arabe, autour de la traduction de ses poèmes. Les étudiants ont pu poser toutes sortes de questions : sur le ton, le rythme, le sens de certains mots dans leur contexte, ou encore la structure des poèmes. Chaque question a permis d’éclairer les traducteurs sur les difficultés spécifiques rencontrées lors de leur travail des textes.
« The ‘I’ could be anyone »
Au moment de se présenter, Najwan Darwish a semblé quelque peu perplexe, confiant aux étudiants qu’il n’aimait pas parler de lui car il ne veut pas se fabriquer une image. Selon lui, une identité ne se résume pas et chacun peut être défini de multiples manières. Cette réflexion transparaît dans ses poèmes, où les étudiants de Master l’ont interrogé sur la signification du « je ». Najwan a expliqué que le « je » pouvait représenter n’importe qui, et a
offert une réflexion approfondie sur sa conception de l’identité, qu’il décrit comme façonnée par les influences de chacun, ainsi que sur la symbolique des personnages dans ses poèmes.
« The translator as a second poet »
Au fil de cet échange, ponctué d’anecdotes personnelles de l’auteur, les étudiants ont pu aborder tous les points délicats de leur traduction, que Najwan Darwish qualifie lui-même de « very unique experience ». Il apparaît clairement que le poète accorde une importance particulière à ses traducteurs, qu’il considère comme des seconds poètes. Leur influence est essentielle et contribue directement à l’essence du texte final. Najwan Darwish souligne également que son rôle de poète, doublé de celui de correcteur, implique une grande curiosité vis-à-vis des traductions, même lorsque la langue finale lui est complétement inconnue. La complexité de la poésie nécessite une vérification attentive pour s’assurer que le message initial a bien été compris par le traducteur. Une relation privilégiée se crée alors entre le poète et le traducteur, relation que Najwan semble impatient de développer avec les étudiants travaillant sur ses textes.
Clémentine Bellaca –L2 LLCER anglais