Puja Changoiwala invitée des 50 ans de la BAN

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Puja Changoiwala

Le samedi 12 octobre, la Bibliothèque Américaine de Nancy (BAN) fêtait ses 50 ans. Pour l’occasion, l’autrice Puja Changoiwala a été invitée dans le cadre de la résidence ARIEL.

Une vocation journalistique marquée

Parce qu'elle est journaliste de formation, le style d’écriture de Puja Changoiwala se rapproche beaucoup de celui de la presse, et ses livres ont toujours un caractère très informatif.  Sa vocation de journaliste est née d’un événement marquant dans sa vie : l’attentat qui a touché Mumbai en 2008. En se rendant sur les lieux, elle eu une révélation : elle devait agir. « Comme chaque personne qui veut devenir journaliste pense qu’elle va changer le monde, j’ai pensé la même chose » nous confie-t-elle. Son écriture est son instrument pour transmettre les messages qu’elle souhaite et offrir au peuple indien une visibilité, jusque-là trop limitée dans les médias occidentaux.

Son premier roman, Homebound, est presque une exclusivité en son genre, puisqu’il traite du croisement de la crise de la Covid-19 et de la crise des déplacés en Inde, un récit inédit et d’une importance cruciale. Pour elle, il s’agit de mettre en lumière le vécu des Indiens pauvres lors de cette période, une réalité souvent ignorée par le reste du monde. En choisissant une fille de 15 ans comme personnage principal et narratrice, Puja combat également l’invisibilisation des femmes lors de tels événements.

Un accès aux bibliothèques limité en Inde

Lors de la rencontre, Puja devait également évoquer son lien avec les bibliothèques, un sujet difficile pour elle. En effet, elle explique qu'il n'existe pas de bibliothèques publiques dans son pays natal. Elle a même été surprise, puis fascinée, lorsqu’elle a découvert que l’accès aux bibliothèques en France était gratuit, qu’elle pouvait s’y rendre pour travailler librement ou découvrir de nouvelles lectures.  En effet, compte tenu de la situation actuelle de l’Inde, l’implantation de bibliothèques n’est pas une priorité pour le pays. Acquérir des connaissances et avoir une instruction sont davantage considérés comme des moyens de gagner de l’argent plutôt que comme des outils pour enrichir sa culture. En outre, la densité démographique du pays constitue un frein pour construire des espaces publics dédiés aux livres, comme les bibliothèques. Dans le pays, la lecture y est un luxe que peu peuvent se permettre et relève souvent de la sphère intime.

Ainsi, Puja évoque le privilège d’avoir eu une bibliothèque chez elle et un père qui lui a transmis son goût pour la littérature. Elle déplore une industrie du livre en Inde principalement guidée par des objectifs commerciaux et  avoue rêver d’une Inde où le plaisir de lire par passion et par vocation artistique serait omniprésent. Toutefois, elle reste très consciente des problématiques auxquelles son pays doit faire face avant que tout cela ne puisse se réaliser.

Après son intervention, Puja nous confie qu’elle a beaucoup apprécié cette célébration organisée par la Bibliothèque Américaine de Nancy. Elle a particulièrement souligné la manière dont Céline Sabiron a animé l’échange de façon vivante et engageante.

La cérémonie des 50 ans de la Bibliothèque Américaine de Nancy s’est ensuite clôturée en chansons, avec une prestation artistique de la Chorale de l’Université de Lorraine , suivie d’un photobooth en compagnie de Céline Sabiron et Puja Changoiwala !

Agathe GUYARD, M2 Etudes Culturelles, et Adèle BOURLANGE, L1 LEA Anglais-Espagnol

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