Bonjour Laurence ! Pourrais-tu te présenter rapidement, pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je m’appelle Laurence Emmanuel, j’ai 23 ans et je suis en Master 2 Mondes Anglophones, orientation « Livres, Textes, Matérialités » à UFR Arts, Lettres et Langues de Nancy depuis 2021.
Comment as-tu entendu parler du projet ARIEL et pourquoi avoir rejoint l’aventure cette année ?
J’ai entendu parler du projet ARIEL lors de ma licence, mais faute de temps je n’ai pas pu participer aux autres résidences. J’ai choisi de rejoindre l’aventure cette année après avoir discuté de Jan Carson et de ses écrits avec mes camarades (et amies ;)) de Master : Doriane, Pauline et Léa, qui ont été stagiaires ARIEL cette année. J’ai alors décidé de me joindre à la traduction collective de Postcard Stories de Jan Carson. J’ai par la suite pu transcrire des audios de ses déplacements et intervenir lors des différents évènements ARIEL sur le campus LSH.
Je crois savoir que tu as participé aux ateliers d’écriture animés par Jan Carson au CLYC, et que tu as, à cette occasion, rédigé deux courtes histoires en lien avec des photographies que tu avais toi-même sélectionnées. Pourrais-tu nous en dire plus sur cette expérience ?
Cette expérience fut pour moi très révélatrice d’une véritable passion pour l’écriture qui, visiblement, se cachait en moi avant l’arrivée de Jan Carson. Les ateliers consistaient en une description et interprétation de photographies. Lors du premier atelier, Jan nous a poussés à aller plus loin que le visuel et le flagrant, et à vraiment se connecter avec l’image pour créer une histoire qui nous était propre. Le second atelier, quant à lui, était plus axé sur la création de personnages et d’intrigues. Avec ces deux ateliers, nous avons maintenant les outils de base pour écrire une histoire.
Tu as également réalisé un très beau dessin de Jan Carson, qu’elle a elle-même beaucoup apprécié. Pourrais-tu nous expliquer comment l’inspiration t’est venue, et quels outils tu utilises pour réaliser ce type d’illustrations ?
Je ne prétends pas du tout être une grande artiste, mais je me retrouve souvent inspirée par des personnes qui ont du caractère dans leur apparence. Je fais partie de ceux pour qui l’apparence est une extension de l’identité. Jan Carson a illuminé Nancy par ses vêtements colorés et ses perles au cou. Sa frange au-dessus des sourcils et son rouge à lèvres sont aussi très distinctifs. Jan est une personne très inspirante qui m’a beaucoup aidée à comprendre quel type de personne je veux devenir, et la dessiner fut pour moi une façon de la graver en mémoire. C’est le matin avant son dernier atelier que l’idée m’est venue de la dessiner. J’ai utilisé mon iPad, mon Apple Pen et l’application Procreate, ainsi que la photographie qui se trouve en premier plan sur son site officiel. J’ai choisi cette image en particulier car tous les éléments de son apparence iconique s’y retrouvent.
Ton dessin a notamment été mis à l’honneur lors de la cérémonie de clôture ARIEL, mais sera également publié dans l’ouvrage-mémoire qui paraîtra à l’automne 2023 aux Éditions de l’Université de Lorraine. Cela te donne-t-il envie de te consacrer davantage aux arts visuels ?
Oui ! Voir autant de monde tenir le programme sur lequel figurait mon dessin m’a émue. Je dessine uniquement pendant mon temps libre. J’ai déjà créé des émoticônes pour ma propre chaîne Twitch et pour celle d’un autre streamer et ami. Je ne me suis jamais dit que j’avais un talent particulier, mais c’est vraiment lorsque j’ai dessiné Jan Carson que j’ai eu un retour extérieur (très positif) sur mes créations. Bien sûr, cela m’a motivée à me consacrer davantage aux arts visuels, mais cela ne reste qu’un hobby pour le moment.
Tu as également participé à la traduction collective des recueils de microfiction Postcard Stories de Jan Carson. Pourrais-tu nous expliquer comment s’est déroulée cette expérience au sein de ton groupe et avec l’enseignant qui vous encadrait ?
Nous étions cinq dans mon groupe et nous avions environ deux semaines pour traduire trois ou quatre ‘postcards’ chacune, qu’on a ensuite envoyées à Benoît Stahl, notre encadrant. Par la suite, nous devions traduire trois ou quatre autres ‘postcards’ et nous avions accès à la production d’une d’entre nous, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait tout traduit. C’était l’occasion de voir le point de vue de tout le monde sur chaque histoire mais aussi de prendre – ou laisser – certains éléments de chaque production afin de, collectivement, créer la traduction la plus satisfaisante par notre groupe. On a ensuite envoyé la traduction complète à Barbara Schmidt et, maintenant, nous entamons l’étape 2 de la traduction, c’est-à-dire la reprise collective et complète des traductions de tous les groupes afin de créer, à partir de ces dernières, la traduction de Postcards Stories.
Le 30 janvier dernier, tu as également donné de ton temps en jouant le rôle de présentatrice lors de la cérémonie de clôture ARIEL. Quel était ton rôle, précisément ? Comment se sont déroulées les choses ?
Mon rôle était de présenter, en français et en anglais, ARIEL en images, c’est-à-dire une rétrospective des quatre mois de résidence de Jan Carson à travers des photos et vidéos. Je suis aussi venue aider mes camarades stagiaires avant le lancement de la cérémonie avec, par exemple, la distribution des programmes aux arrivants. On a appris, la veille, que Pauline Schwaller ne pourrait pas être présente pendant la deuxième moitié de la cérémonie. J’ai donc dû la remplacer et présenter ce qu’elle devait présenter à sa place. Les choses se sont par la suite très bien déroulées et la cérémonie fut forte en émotions.
Quel est le moment qui t’a le plus marquée lors de cette quatrième édition du projet ARIEL ?
Le moment qui m’a le plus marquée a été la journée d’étude autour de Jan Carson. Cette journée de conférences a regroupé plusieurs professionnels du livre et de l’illustration. Tous les intervenants avaient un lien direct avec Jan et ses œuvres, mais ces liens étaient tous différents. Il y avait notamment deux traductrices, deux illustrateurs, et son éditrice française. Cette journée fut l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur les métiers du livre et de converser avec les différents intervenants sur leurs passionnants métiers.
Que retires-tu de cette expérience ?
Je ne retire que du positif de cette expérience. Elle m’a permis de m’ouvrir aux autres et d’apprendre énormément de choses sur Jan Carson, les métiers du livre, l’illustration, l’écriture mais aussi la traduction à travers la traduction collective ARIEL. Je regrette même de ne pas avoir participé aux autres résidences, mais je suis extrêmement satisfaite de pouvoir dire que j’ai participé à celle de Jan Carson. Le projet ARIEL se base sur le volontariat des étudiants. On peut donc choisir les éléments du projet sur lesquels on préfère travailler. Il y a tellement de choses à voir et à faire avec ARIEL qu’on ne peut pas tout faire, mais chaque évènement est enrichissant et vaut le détour.