Ce samedi 12 novembre, Jan et moi sommes parties à la rencontre des Déodatiens à l’occasion d’une rencontre littéraire au sein de la librairie Le Neuf d'Olivier Huguenot. Ce fut l’occasion d’aborder diverses thématiques autour du roman Les lanceurs de feu, dont la sectarisation des groupes religieux, la prédominance des personnages masculins et l’importance de l’art entre les communautés.
Si la question concernant la présence majeure des hommes dans son récit lui est souvent revenue, Jan Carson nous explique que son inspiration pour l’écriture de ses personnages vient principalement de son travail en tant que monitrice d’ateliers artistiques auprès des publics isolés. La rencontre de ces « hommes en colère » lui a permis de recueillir des histoires très personnelles à travers la période des Troubles. Et c’est par l’intermédiaire de son livre qu’elle a pu leur donner une voix que l’on va retrouver à travers ses personnages.
Ayant grandi dans un pays où les catholiques et les protestants étaient deux communautés bien distinctes, ces ateliers sont très importants pour Jan. Aujourd’hui encore, cette division communautaire est un des problèmes majeurs qui influe sur l’organisation sociale de la population en Irlande du Nord. C’est pourquoi, par le biais de l’art et de l’écriture, Jan œuvre à rapprocher ces communautés.
Il faut noter que, depuis quelques années, Jan travaille principalement auprès de personnes âgées, souvent atteintes de démence. Et si elle s’intéresse de près à la pathologie, c’est avant tout dans le but de mettre l’art au service de l’expression.
Elle ajoute aussi que nous aurons la chance de retrouver plus de femmes dans Les ravissements, puisqu’il s’agit d’un roman à visée un peu plus autobiographique où elle nous livrera sa partie de l’histoire.
L’événement s’est ensuite achevé par une séance de dédicaces, pendant laquelle Jan a pu converser un peu plus intimement avec son public déodatien ainsi qu’avec Olivier Huguenot, qui nous a gracieusement remis deux posters à l’effigie de Laure Adler et Stefan Bollman et de leur livre Les femmes qui lisent sont dangereuses.
Puis nous avons déambulé dans les rues de Saint-Dié, gravi les marches du belvédère et admiré le paysage automnal vosgien. Pour finir, Jan a eu l’occasion de déguster un des classiques la gastronomie Lorraine : le pâté lorrain de la boulangerie Au pain du coq !
Victoire Noé, M1 Bilangue-Biculture
