Slata Roschal et la judéité : rencontre à l'ACJ de Nancy

Auteur lié
Slata Roschal

Ksenia (« l’étrangère », selon l’étymologie), le personnage du roman de Slata Roschal 153 formes de non-être (homunculus verlag 2022), est une diévouchka, une jeune fille russe, mais aussi une jeune femme allemande. Elle est issue d’une famille d’origine juive, mais aussi témoin de Jehova, arrivée en Allemagne après la chute du Mur. Ces multiples appartenances se superposent en elle, sans toujours se rejoindre. Elle les vit comme autant de définitions d’elle-même, souvent irréconciliables, et surtout trop désincarnées, suscitant un sentiment de vide et de « non-être ». Elle aspire pourtant à trouver une place, un point d’ancrage, un lieu d’attachement qui serait sa Terre promise à elle. Le 11 janvier 2024, à l’invitation de l’Association Culturelle Juive de Nancy, Slata Roschal a longuement évoqué son rapport à la judéité et sa relation à d’autres écrivains judéo-allemands d’origine russe dans un échange avec Didier Francfort, traduit par Sylvie Grimm-Hamen. Elle a lu des extraits de son roman témoignant d’une judéité qui se vit moins dans la transmission d’une mémoire collective que dans un rapport particulier à la langue, dans la mise à distance des stéréotypes et le détournement souvent drôle et humoristique d’une pensée politiquement correcte de la judéité, mais dont le pivot reste la quête d’un lieu protégé, familier, incontesté, une aspiration ravivée par l’expérience de la migration.

 

Sylvie Grimm-Hamen

Module(s) de contenu
Image à la une
Roschal ACJ 3
Images supplémentaires
Roschal ACJ 1