Les 14 et 17 octobre, Puja Chagoiwala, autrice invitée de la résidence ARIEL, a rencontré les élèves du BUT Métier du Livre et du Patrimoine du département Information et Communication de l’IUT Nancy-Charlemagne. La cinquantaine d’étudiants se sont préparés à la rencontre en travaillant sur un passage du roman de l’autrice, Homebound, et en imaginant des questions à lui poser.
Rencontre avec des futurs professionnels du livre
Le lundi 14 octobre, Puja Chagoiwala a pu rencontrer une première moitié de la promotion des étudiants de deuxième année de BUT Métier du Livre et du Patrimoine, parcours librairie, et le jeudi suivant, les étudiants du parcours bibliothèque. Futurs libraires et bibliothécaires, ces derniers ont pu échanger avec l’autrice et journaliste pendant deux heures, accompagnés d’Emmy Andersson, leur enseignante d’anglais.
Puja Changoiwala a commencé par se présenter avec humour. Elle aborde comment elle en est venue à devenir journaliste : après avoir étudié les sciences pendant un an, au moment de son examen de fin d’année, face à deux grenouilles disséquées, elle s’est rendu compte que tout cela n’était pas pour elle. C’est à la suite d’un test d’aptitude que sa facilité d’écriture l’a orientée vers le journalisme.
Retour sur Homebound
Après cela, les questions se sont enchaînées, toutes en anglais. Puja a pu aborder beaucoup de thématiques importantes pour elle ou pour les étudiants, comme son rapport à la fiction par rapport à ses autres travaux. Homebound est le premier ouvrage de fiction qu’elle a écrit, et c’est avec beaucoup de recul et d’humilité qu’elle parle de ce livre, qu’elle ne considère pas comme de l’art, affirmation contestée par Emmy Andersson et ses étudiants !
Puja a partagé avec les étudiants son envie très forte de faire entendre la voix des personnes dont elle s’est inspirée. Homebound aborde la question de l’exode important de familles pauvres causé par le confinement durant la crise sanitaire du Covid-19. Incapables de travailler et de conserver des conditions de vie acceptables, ces familles se sont redirigées vers les campagnes.
Puja affirme qu’elle a voulu mettre en scène un enfant comme personnage principal, pour casser l’idée reçue selon laquelle un migrant est un homme acerbe et pauvre, errant dans les rues. C’est pourquoi elle a choisi Meher, une jeune fille dans laquelle elle a mis un peu d’elle-même, mais aussi beaucoup de toutes les personnes qu’elle a rencontrées avant d’entamer l’écriture de son roman.
Des problèmes de corruption dans le gouvernement, en passant par la place de la femme dans la société et le taux de criminalité du pays, et jusqu'au processus de publication d’un auteur, la conversation a été riche, les questions ne tarissant pas du côté des étudiants.
Choc culturel ?
Les étudiants ont également posé des questions plus légères à Puja, comme son plus gros choc culturel en arrivant en France. La réponse ? Marcher ! Avec humour, l’autrice nous a raconté comment, en Inde, en levant simplement le doigt dans la rue, elle avait trois rickshaws arrêtés devant elle, alors qu’à Nancy, se rendre au moindre endroit prend au moins 20 minutes à pied, ce qui l’a amenée à connaître le réseau de bus nancéien sur le bout des doigts.
Quant à la cuisine française ? Puja est végétarienne, mais nous a affirmé adorer les pâtisseries et les desserts français. Elle fréquente régulièrement les boulangeries, et a complimenté les cookies vendus par le CROUS !
Pour les libraires, l’intervention s’est finie par la lecture du cinquième chapitre de Homebound par Puja, dans un silence admiratif et appréciatif.
Kristina Gualandi, étudiante en BUT2 Métiers du Livre et du Patrimoine, parcours librairie