Mohale Mashigo à l’IUT Charlemagne (dans le respect des distanciations sociales…)

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Mohale Mashigo

 

7 novembre 2020

I want to represent little Black characters having fun because I didn’t have that as a child. Mohale Mashigo.

Le jeudi 5 novembre, l’intervention de Mohale Mashigo prévue à l’IUT Charlemagne de Nancy, pour les étudiants en Métiers du Livre, a été transformée en une rencontre sur Microsoft Teams. De dix heures à onze heures et demie, et de quatorze heures à quinze heures trente, les étudiants de première et deuxième années et moi avons pu lui poser des questions sur sa vie, son œuvre, ses projets, et lui demander des conseils d’écriture.

L’autrice a grandi dans le township de Soweto, en Afrique du Sud, dans les années 1980. Son vécu se retrouve bien évidemment dans ses œuvres, ainsi que dans son désir de représenter la communauté noire, notamment dans la BD intitulée Kwezi, dont le personnage éponyme est le premier superhéros sud-africain noir. Parmi ses nombreux types d’écritures, on retrouve les livres pour enfants, qu’elle affectionne particulièrement : “I want to represent little Black characters having fun because I didn’t have that as a child.” (« Je veux montrer de petits personnages noirs qui s’amusent car cela m’a manqué pendant mon enfance. »). D’une certaine manière, elle est devenue l’héroïne qu’elle aurait aimé avoir étant plus jeune.

En dehors de ses publications, elle a également abordé son processus de création. Même si chacun de ses livres a été créé selon un rituel différent, elle a quelques habitudes lorsqu’elle est en phase d’écriture. Entre autres, un réveil matinal (vers cinq heures) suivi d’un peu de sport, avant d’écrire jusqu’à dix heures. Elle se fixe la règle d’un minimum de mille mots par jour, mais peut passer une journée entière à écrire sans voir le temps passer. Une fois qu’un manuscrit est terminé, il faut passer par l’édition, qui est un moment éprouvant pour elle. Elle a également parlé du rôle de l’agent, qui peut alléger le travail d’un.e écrivain.e en matière d’administration et d’organisation, et lui laisser plus de temps pour écrire.

Ses conseils d’écriture ont été un point très intéressant parmi ses réponses à nos questions. Ils ont également été encourageants pour tous ceux qui veulent écrire des histoires. Le premier étant de se mettre au travail. Avoir une idée, c’est bien, mais il faut absolument commencer à écrire pour étoffer, continuer, améliorer : “You can’t fix nothing.” (« On ne peut pas travailler sur rien. »). Le deuxième est de ne rien supprimer de ce que l’on a écrit, même si ce n’est pas exploité pour un projet, il faut le garder et y revenir plus tard, car c’est peut-être le départ d’un autre écrit. Mohale Mashigo compare les idées à des diamants, qu’il ne faut absolument pas jeter. Il faut toujours garder en tête cette phrase : “The story you want to tell matters.” (« L’histoire que vous voulez raconter compte. »).

Pauline Lambinet, L3 LLCER Anglais

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Mohale Mashigo en ligne avec les étudiants de l'IUT Nancy-Charlemagne