12 novembre 2018, 16h45, café associatif La Chaouée à Metz.
Sous une pluie battante, il passe le pas de la porte du café. Comme happée par l’atmosphère de ses récits, l’équipe l’attend. Calepin à la main, la journaliste de France 3 se dirige vers lui.
Lui, c’est Mark SaFranko, auteur américain apprécié des lecteurs européens, et surtout français. Il est grand, les cheveux poivre et sel, les sourcils en broussaille, habillé d’une tenue originale. La journaliste lui indique la place à prendre face à la caméra et on lui apporte un thé. Elle démarre l’interview, s’étonne de son amour pour la Creuse et l’interroge sur ses œuvres. A-t-il en tête dès le départ le dénouement définitif pour chaque récit ? « Oui, il arrive qu’il y ait des changements en cours de route, mais ils restent très légers » lui confie-t-il.
Après une deuxième tasse de thé, qu’il trouve délicieux, et quelques mots échangés avec les membres d’un groupe new-yorkais de musique indie post-punk en concert ce soir-là à la Chaouée, l’ensemble de l’équipe se dirige vers la librairie AtoutLire. Dehors il fait nuit et la pluie les accompagne tout le long du chemin. À l’entrée de la libraire illuminée par la lueur de bougies, une douce odeur de vanille les invite à pénétrer et à fureter parmi les dédales d’étagères. Les passionnés de littérature étrangère prennent place peu à peu.
La rencontre entre l’auteur et ses lecteurs s’ouvre sur cette question : « Mark, who are you ? » Sa réponse : « I’m still trying to figure that out ». Ses livres racontent l’histoire de losers magnifiques ; pour lui, les personnages et leur psychologie sont le point central. « One of the Dead » (« Parmi les morts ») est le premier texte qu’il présente. C’est l’occasion pour lui d’évoquer une anecdote personnelle qui lui a inspiré l’intrigue. Par le passé, il habitait un petit appartement qui donnait directement sur les tours jumelles, sa femme travaillait au 55ème étage de la première tour. Quelques jours plus tôt, elle avait quitté son travail, sans quoi elle aurait fait partie de ceux qui ont quitté ce monde le fameux 11 septembre 2001.
Il traite de sujets sensibles qui lui tiennent à cœur. Ainsi The Suicide est l’un des premiers romans policiers à traiter de la problématique du genre. Pour terminer, l’auteur et son éditeur nancéen Olivier Brun partagent une œuvre inédite avec l’auditoire : Un faux pas, tout juste publié aux éditions La Dragonne. L’éditeur raconte alors au public : « D’habitude les textes sont déjà publiés, et on traduit à partir d’un texte qui devient dès lors immuable. Mais dans ce cas précis, il y a eu des échanges sur le livre, des discussions entre l’auteur, l’éditeur et la traductrice. C’est l’occasion de rendre le texte malléable et de le travailler pour qu’il corresponde aux deux langues.
Il convient dans un milieu littéraire de garder le bon mot pour la fin :
Olivier Brun : « I would like to be Mark SaFranko ! »
Mark SaFranko : « Oh, you need a psychiatrist ! »
Charlotte Pahle, étudiante de Master 2 Langues et Sociétés – CEMEO Bilangue-Biculture
Marie Lachaux, étudiante de Master 1 Langues et Sociétés – Mondes Anglophones / Culture et tourisme