Le « souffle de la poésie » de Laura Fusco

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Laura Fusco

 

28 octobre 2019

« Le silence dans la musique, c’est comme le noir dans l’art plastique : nécessaire ». Voici ce qu’a affirmé la poétesse orale Laura Fusco le 18 octobre 2019 en salle G04 du Campus Lettres et Sciences Humaines et Sociales de Nancy, dans le cadre de la journée « Voix et silence » organisée par IDEA. Son thème : « Le souffle de la poésie ». Fascinée par ce sujet, l’auteure nous fait l’honneur de sa présence. Internationalement connue, Mme Fusco est multi-casquettes: metteure en scène, à la direction d’une masterclass, de collaborations musicales… et tant d’autres ! L’artiste a partagé avec le public lorrain ses lectures de poésies aux mélodies rythmées, traitant de la condition de la femme et des migrations. Sa performance avait pour but de rendre la puissance du silence tout en étant en harmonie avec le texte. Pari réussi à travers la diffusion d’un enregistrement dans lequel on pouvait entendre sa voix accompagnée de sons divers et variés, formant un tout intriguant.

A ses côtés, René Russo, enseignant d’italien et acteur, et trois étudiants ont interprété devant nous trois textes de Laura Fusco extraits de son recueil Limbo, sans avoir avoir reçu de contraintes de lecture de la part de l’auteure. Celle-ci souhaitait les laisser libres afin d’entendre leurs propres versions de son art. Les œuvres étaient en français, en anglais et en italien. La première poésie en français, lue par René Russo, nous rappelait le passé pour nous parler de l’avenir de l’Europe et des migrants, avec une question récurrente : « Que restera-t-il après ? ». La seconde, elle, se penchait sur les frontières.

Ensuite, les poèmes anglais, mis en voix par Emilie Roesch et Hana Abdelsalam, portaient sur les activités qu’une femme faisait « avant ». Avant le périlleux et épuisant trajet vers des terres hospitalières, peut-on imaginer. Thomas Vogel a, quant à lui, interprété un texte à propos des camps de réfugiés. Ensuite, Laura Fusco a lu deux de ses poèmes en italien. Des lectures qui font réfléchir à la voix et au silence, mais aussi à des questions primordiales de société.

Enfin, vint le moment des questions à la poétesse. On en retirera que les femmes réfugiées que Laura Fusco a rencontrées pour faire son œuvre n’ont malheureusement pas pu écouter ses productions. Elle affirme d’ailleurs le regretter car ce ne n’était pas intentionnel ; un rapport très profond s’était créé entre elle et ces femmes. On retiendra que le souffle permet l’équilibre dans la lecture, « c’est le flux magique entre les mots ».

Finalement, trois vigoureuses séries d’applaudissements retentirent dans la salle et Laura Fusco conclut : « Ce séminaire est très très beau, c’est génial ».

Le recueil Liminal de Laura Fusco sera bientôt disponible en anglais aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Australie.

Camille GAUDEL, L2 information-communication

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Laura Fusco au séminaire Voix et Silence d'IDEA