L’autrice et journaliste indienne Puja Changoiwala, invitée de la résidence ARIEL ce semestre, s’est rendue au CLYC du Campus Lettres et Sciences Humaines à Nancy pour une conférence autour de son livre The Front Page Murders qui, à travers l'évocation d'une affaire de meurtres en série, permet également une discussion autour de la criminalité et de la corruption à Mumbai.
En tant que journaliste et ancienne reporter criminelle, Puja Changoiwala est sans doute la plus qualifiée pour nous parler de la criminalité dans son pays natal. Ayant étudié la question d’un point de vue professionnel à travers des recherches et investigations, lors de sa conférence intitulée « Law and Disorder - Investigating Police Investigations in Mumbai », l’autrice nous a offert, mercredi 6 novembre, une immersion dans le monde de la criminalité à Mumbai à travers la lecture d’extraits de son livre The Front Page Murders.
Lors de la conférence tenue en anglais, Puja a replacé les faits dans leur contexte en remontant jusqu'à 1989, une période marquée par des émeutes et des rivalités de gangs à Mumbai. Cette époque a inauguré une phase de danger et de corruption, augmentant drastiquement le taux de mortalité et forçant la population indienne à vivre dans la peur.
Faisons désormais un petit tour des impressions du public de cette conférence : qu'ont-ils apprécié ? Qu'est-ce qui les a marqués ? Qu'est-ce qui les a intrigués et convaincus de venir y assister ? Certains étaient surtout venus pour l’aspect linguistique, afin de découvrir une variété d’anglais peu représentée en France car oui, l'anglais, bien que souvent présenté comme une langue universelle, possède une diversité de prononciations et d’usages propres à chaque région anglophone du monde. D’autres sont venus pour découvrir l’Inde, là encore un pays dont on entend peu parler dans les médias français : une spectatrice connaissait ce pays via des séries sur Netflix. Cependant, le portrait qu'en a dressé l'autrice et journaliste est aussi sombre que déprimant : corruption, violence, policiers ripoux... Pourtant, son humour caustique, aussi noir que son tableau, a séduit de nombreux membres du public.
Le travail de Puja impressionne autant qu'il donne des frissons ; il nous ouvre les yeux sur la banalité de la cruauté et l'absence de morale dans le monde. Comme l’a si bien dit la journaliste, « critiquer la corruption et le manque de morale en Inde est facile, quand on est confortablement installé en France ». Citons enfin un dernier aspect qui a attiré certains spectateurs : les faits divers, mis en avant dès le titre de l’ouvrage. Il faut dire que nous avons tous une certaine fascination pour le mal, pour l’effroyable ; la rubrique des faits divers a probablement vu le jour en même temps que les journaux eux-mêmes. Les faits divers viennent, comme cette conférence, nous rappeler que la réalité est souvent pire que la fiction.
Millene Moreira, L3 LLCER anglais et Alban Marchal, M2 M2T
